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T.B. Aek du journal réfléxionSUC40162
Quarante neuf (49) imams, des mosquées relevant de la région du Dahra ont répondu, samedi à l’appel du président de l’association dénommée « clairvoyance », pour débattre de la toxicomanie et sur les risques quelle pourrait engendrée sur la santé. C’est ainsi que la mosquée d’Abou Bakr Es Sedik de Sidi Ali, a abrité, durant une journée, cette rencontre afin de sensibiliser et mettre en garde les citoyens, contre ce phénomène. Cette journée a été encadrée. Par l’association et par de grands spécialistes en la matière. M. Hachi Mustapha, a mis en exergue les dangers du fléau et donner des orientations dans ce domaine. Cette rencontre qui a fait l’objet d’explication par le docteur, apportant ses connaissances, aux imams présents, afin qu’ils sensibilisent à leurs tour les jeunes, pour les convaincre sur la nécessité d’éviter toute sorte de drogue et informer la population lors des prêches sur les risques et les dangers qui peuvent en découler. Il y a lieu de signale que des journées similaires sont prévues à l’intérieur des lycées, des CFPA et autres établissements scolaires et culturels pendant les prochains mois. Parallèlement à ces journées des activités sont prévus en plein air, des excursions et des rencontres sportives inter quartiers seront prochainement organisées par l’association « clairvoyance »

Morjane de la dépêche.
Stupéfiant… ! C’est le cas de le dire, et pour cause, le fameux débat autour de la toxicomanie ne cesse d’interpeller les consciences. En effet, la consommation des drogues en Algérie a atteint des proportions alarmantes notamment chez des sujets jeunes. Une demande qui s’explique par la volonté de fuir une réalité de plus en plus dure en s’immergeant dans des «paradis artificiels », alors pourquoi nos ados y sont-ils de plus en plus accros ?

La consommation traditionnelle de cannabis était l’apanage de certaines professions notamment dockers, pêcheurs, artistes chez lesquels le rituel empêchait les excès, mais la consommation s’est développée rapidement durant ces dernières années atteignant une population plus jeune.

Le Rubicon qui mène à l’usage des psychotropes a été franchi par des milliers de jeunes Algériens, seule la barrière du coût en freine la demande. Des jeunes adolescents délaissés par la société, font usage de substances dangereuses pour la santé comme sniffer de la colle. Les facteurs, les causes qui poussent un individu sont tellement complexes qu’il est prudent de s’en tenir à de simples hypothèses et de se méfier de toute affirmation et de toute explication simple.

Au centre de prévention et de psychothérapie de Mohammadia, plus de 620 jeunes sont pris en charge. En cette matinée de printemps, des jeunes accompagnés de leurs parents sont venus consulter, la plupart d’entre eux sont là avec leur mère. La sociologue nous fait remarquer que ce sont souvent les femmes qui portent ce fardeau, les jeunes se droguent souvent par déception, le père ne jouant pas son rôle, il y a manque d’autorité paternelle mais bien sûr à l’origine il y a d’autres raisons plus profondes.

A l’hôpital Drid-Hocine, après avoir dévoilé notre identité, un psychiatre nous confie, « On reçoit quotidiennement des patients, la plupart sont des victimes du terrorisme et de la toxicomanie. Aujourd’hui (Samedi ndlr), les patients sont tous des toxicomanes », et d’ajouter plus loin : « Les jeunes qui viennent ici sont en majorité victimes du terrorisme, d'un divorce ou orphelins ». Mais d’autres raisons sont à évoquer tels que l’influence subi par l'adolescent avec les mauvaises fréquentations.

Ces derniers temps on assiste à une situation plus au moins nouvelle : la toxicomanie touche de plus en plus le sexe féminin que ce soit par déception amoureuse ou par des problèmes au sein de la famille. Ainsi l’étude menée par l’Office national de lutte contre la drogue affirme que 12% des toxicomanes sont des filles.

La dénommée M. F., une mère de famille qui accompagnait sa fille Amel âgée de 22 ans, nous explique son cas lamentable : «Ma fille se drogue depuis 4 ans, elle a commencé par abandonner ses études après son échec pour la 2e fois au bac.

Elle qui était une brillante élève a intégré ensuite un milieu pourri ». Une autre étude menée par l’Office national de lutte contre la toxicomanie démontre que l’usage des psychotropes et des amphétamines dans le milieu scolaire est devenu courant ; en effet, 45% des lycéens déclarent avoir consommé au moins une fois de la drogue, dont 8% sont des filles, alors que 12,5% en sont dépendants.

Pour ce qui est du traitement, le jeune aura d’abord un entretien avec un médecin ensuite une consultation chez le psychologue qui tentera de faire ressortir les raisons du malaise ainsi qu'une thérapie. Viendront après une série de rendez-vous et un suivi très rigoureux. Le médecin nous explique : « Aller à Blida où sont traitées les pathologies lourdes les ennuie considérablement, il faut tout d’abord réussir à les convaincre quand cela s’avère indispensable, parfois on y arrive, mais ce n’est pas chose aisée, il faut du temps ».

Les multiples raisons qui conduisent un jeune aux drogues démontrent que le traitement interpelle autant les éducateurs que les responsables politiques du pays.

A cet effet, des campagnes de sensibilisation sont menées ces derniers temps par les éducateurs et les services de gendarmerie pour éveiller les consciences afin de lutter contre ce fléau.

Un inspecteur de police nous dira que les auteurs des vols et agressions enregistrés quotidiennement dans les rues sont l’œuvre de jeunes drogués et dépressifs, dans la plupart des cas, quand un jeune délinquant est arrêté, il est présenté à un psychologue.

Dans les approches et dans les outils de prévention, il n’est pas rare que la famille et la société soient mises en cause, sinon d’être mises en accusation, le manque de dialogue et de compréhension au sein de la cellule familiale est souvent évoqué comme l’une des raisons possibles du cheminement d’un jeune vers l’usage de la drogue, car même dans les familles et les milieux aisés, ce problème existe.

La découverte par l'entourage de la prise de drogue de leur enfant fait souvent l'effet d'une bombe et bouleverse leur quotidien et il arrive souvent que l'on puisse identifier dans l'itinéraire de certains toxicomanes des éléments liés à la famille tels le désir d'émancipation , le besoin d'indépendance ainsi que les divorces dont l'enfant reste la principale victime.

A ce sujet un psychologue nous confie que plus de 30% des drogués qu'elle reçoit sont orphelins ou issus de parents divorcés.

Quant aux conséquences que peut générer la prise d'un produit toxique, elles sont à la fois multiples et graves car au terme de quelques années de prise de ces produits anti-dépresseurs, stimulants et perturbateurs les premiers symptômes apparaissent telle la perte de la mémoire, l'auto-anéantissement physique et psychologique de l'individu qui s'y adonne. La psychologue dira avoir connu des cas très graves qui finissent parfois par un suicide où la personne devient complètement dépendante de la drogue et ne peut plus ressortir de ce piège.

Si l'on se fie à ces données on peut classer les usagers de la drogue selon trois types : usage occasionnel dans le cadre des difficultés propres à l'adolescence, signe de problèmes plus sérieux tels le malaise existentiel, le rejet de la société, chômage et la précarité ainsi que la frustration des jeunes qui n'ont plus d'espaces de jeux et de loisirs, la pauvreté qui pousse ces derniers à se droguer pour oublier leur quotidien et leur existence misérable. L’usage des drogues peut être également le symptôme d'une fragilité de la personnalité.

Alors tout reste à explorer depuis la petite enfance car il est fondamental d'énoncer les facteurs qui ont pour origine le système politique et économique avec ses prolongements sociaux et culturels.

Ainsi toutes les raisons d'être pessimiste sont réunies, tant qu'il y aura du désespoir, il y aura une demande et nous allons vers une dangereuse banalisation de certains fléaux sociaux en ces temps où l'argent, plus que jamais, donne l'ivresse et cela sous le fallacieux prétexte que le tabac est plus nocif que la drogue.



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