Si Mohammed ben Abdallah ben Ouali Ould Sidi El-Aribi, ancien khalifa de la Mina, grand offi cier de la Légion d’honneur, a joué un rôle relativement considérable dans toute la région ouest de l’Algérie, où il était fort connu.
Il appartient à la branche aînée de la famille maraboutique des Oulad Sidi ben Abdallah, dont il était le chef incontesté.
Les Oulad Sidi bou Abdallah ont leur principal établissement dans le douar de Taghria (commune mixte de Renault). Ils comptent parmi leurs « serviteurs » religieux les Mehal, les Oulad El-Abbès, et les Oulad Khouidem.
Au moment de la conquête, le chef des Oulad Sidi bou Abdallah était El-Hadj Mohammed Ould Sidi El-Aribi, oncle du khalifa défunt. L’émir Abd-el-Kader, dans sa lutte contre nous, crut d’abord pouvoir compter sur lui et lui montra beaucoup d’amitié. Puis, le soupçonnant de vouloir faire sa soumission particulière, il le fit venir à Mascara et exécuter comme traître. En même temps, il internait sa famille sur les frontières du Maroc, dans le voisinage de M’sirda. Le maréchal Bugeaud mit fi n peu après à cette captivité.
Le jeune Mohammed ben Abdallah, âgé lors de 16 ans, succéda à son oncle dans le commandement de la famille. Il montra constamment la plus grande fidélité à l’égard de la France, et prit part à la répression de toutes les insurrections qui se sont produites dans la province d’Oran jusques et y compris celle des Flitta en 1864. Il a beaucoup contribué à affermir la domination française dans cette partie importante de l’Algérie.
Dès 1842 l’autorité française lui avait confié un commandement territorial qui fut souvent remanié, et qui un instant comprenait en entier trois arrondissements actuels (Mostaganem, Orléansville et Milianah). En 1870 ce commandement, désigné sous le nom de « Khalifa de la Mina », englobait encore les communes mixtes actuelles de Cassaigne, Renault, Ammi-Moussa et l’Hillil.
A partir de 1871, la constitution de ces diverses communes mixtes restreignit peu à peu son commandement, qui disparut complètement en 1879. L’ex-khalifa n’en continua pas moins àmontrer à l’égard de la France le dévouement le plus complet, et à entretenir, soit avec les fonctionnaires publics, soit avec les principales notabilités européennes, des relations entièrement cordiales.
De son côté, le gouvernement n’oublia pas les services rendus et, pour obéir à la situation qui lui était faite par le nouvel ordre de choses, il lui avait alloué un subside annuel ‘en rapport avec la haute situation qu’il avait occupée. Si El-Aribi a en outre, obtenu successivement tous les grades de la Légion d’honneur, jusqu’à celui de grand of ficier, dont il était titulaire depuis 1863. Enfin, il avait été choisi par le gouverneur général pour représenter la population indigène au sein du Conseil général du département d’Oran, comme assesseur musulman, fonctions qu’il a remplies jusqu’à sa mort survenue le 5 juillet 1884, à l’âge de 70 ans.
Documents officiels.