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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 00:03

Le marché national est inondé par des quantités importantes de faux billets de 1.000 dinars, indétectables aux UV des compteuses billets, et les banquiers -étatiques et privés- se déclarent dépassés par l’ampleur du phénomène…

Parmi quelques dizaines de millions de centimes, des faux billets sont détectés à l’œil nu à chaque fois, ce qui a poussé les banquiers à avouer que «l’économie nationale a été gangrenée». Mais ce qui est encore plus préoccupant c’est qu’il s’agit de faux billets qui ne sont détectables qu’à des indices précis, les contrefacteurs ayant laissé passer un détail si infime…
«En extrapolant, et en théorie, ces quantités de faux billets en circulation sur le marché représentent des sommes faramineuses», évoquent à l’unanimité les responsables des banques approchés. L’affaire n’est donc pas du tout légère et le ver est dans le fruit.
D’après le propre aveu du directeur de la banque Société Générale d’Oran, M. Boutin, «ces billets sont presque parfaits». «Même si nous réglons nos machines à une très grande sensibilité, dit-il, ces billets passent quand même!»
M. Belhadj, responsable de la même banque, dira, lui: «la Banque centrale devrait nous adresser le listing des anomalies relevées sur les faux billets, comme cela se faisait naguère».
Même son de cloche chez des responsables et employés de la Banque nationale d’Algérie (BNA), de la Banque du développement local, de la Banque algérienne du développement rural, du Crédit populaire d’Algérie et des banques privées BNP Paribas et Natexis. «Il est presque impossible de détecter ces faux billets car les faussaires ont, semble-t-il, usé de technologie sophistiquée dans leur confection.»
En effet, ces faux billets sont presque parfaits, presque car non seulement les compteuses billets high-tech ne les détectent pas, mais ils passent pour de vrais une fois soumis à la lumière violette (UV) dont sont munies ces machines pour détecter les faux.
A cet effet, la banque centrale a adressé, la semaine passée, des consignes aux directeurs de toutes les banques du territoire national afin qu’ils restent vigilants quant à la réception de ces «faux vrais billets».
Mais les caissiers des banques semblent complètement dépassés par le phénomène. L’un d’eux déclare: «Il est impossible de détecter ces billets. C’est un travail titanesque pour ne pas dire impossible, car il faut passer sous la loupe billet après billet pour découvrir les anomalies.»
Et d’ajouter: «De plus, nous sommes, d’après la Banque centrale, les seuls responsables pénaux, alors qu’il est très difficile et parfois impossible de déceler le vrai du faux. Nous avons franchement peur pour nos carrières et notre subsistance.»
Ainsi donc, c’est un vent de panique qui souffle sur les «malheureux» caissiers, comme l’affirme le caissier principal de la BNA: «Il faut que la Banque centrale trouve les solutions idoines, car nous n’en sommes pas responsables, loin s’en faut!»
Notre interlocuteur de la BNA note aussi que «la qualité du papier est pratiquement la même qui est utilisée pour la fabrication des vrais billets de 1.000 DA». Un autre banquier explique que dans le cas de ces faux billets la fameuse bande métallique argentée y figure également et on peut y distinguer nettement, alternativement et de différents angles, les effigies de l’Emir Abdelkader et de Massinissa. Et selon un employé de la Banque centrale d’Oran, qui a confirmé ces propos, «le faux billet présente une seule petite anomalie: la lettre arabe (Alif) du mot «El Mouhafid» n’est pas complète sur le faux billet. Parfois, cette lettre est carrément manquante. Un infime indice qui intrigue tous les argentiers du pays.
A noter que les faux billets -une somme s’élevant à 300 millions de centimes- trouvés dans un bureau de CNEP à Mostaganem, il y a quelques jours, seraient, selon nos interlocuteurs, de la même nature. C’est pour dire que l’alerte est bien sérieuse!
Pour rappel, 350.000 faux billets de banque de 1.000 dinars ont été saisis à Naples, en Italie, au début du mois de février 2009. La saisie s’est faite, dans une imprimerie clandestine, par la police napolitaine, aguerrie par sa lutte contre les réseaux maffieux locaux, à l’instar de la Cosa Nostra et de la Camora, et l’Algérie y a envoyé des enquêteurs afin d’élucider cette affaire dont les résultats n’ont toujours pas été communiqués.
 
Benachour Mohamed

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commentaires

D
Il ne manquait plus que ça!
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